Au tour de Lise Payette de répliquer pour la SAAQ

mars 2006 modifié dans Archives (Général)
La SAAQ nous demande de rembourser maintenant l'argent que les gouvernements successifs du Québec nous ont volé pendant des années. Les gouvernements, aussi bien du Parti québécois que du Parti libéral, ont fait main basse sur des sommes qui devaient être les réserves de la société d'État pour faire face à ses obligations futures. Le futur est arrivé mais l'argent n'est plus là. Le gouvernement a pensé que la SAAQ était une autre vache à lait, qu'il pouvait la traire selon son bon vouloir et que personne ne s'en plaindrait.

Le problème, c'est que la mission de la SAAQ est de compenser la perte de revenu d'un accidenté de la route, parfois pendant toute la durée de sa vie qui peut s'étendre sur 50, 60 ou même 70 ans. Son devoir est de faire en sorte que sa réserve lui permette de s'acquitter de ses obligations, donc de placer ces sommes accumulées afin d'en tirer le meilleur profit possible pour honorer ses engagements envers «ses assurés», c'est-à-dire tous les citoyens du Québec.

En s'emparant de la réserve de la SAAQ, qu'il a préféré considérer comme des profits, le gouvernement a déréglé tout le fonctionnement de la SAAQ et l'a privée de ces placements d'argent qui auraient garanti sa capacité de payer des indemnisations que les citoyens étaient en droit d'attendre.

Le silence complice des dirigeants

Bien sûr, il aurait fallu que le PDG commence à hurler sur la place publique dès que le gouvernement a commis ce détournement de fonds la première fois. Il aurait fallu que le conseil d'administration démissionne avec fracas en affirmant se retrouver dans l'impossibilité de remplir son rôle dans les circonstances. Rien de ça ne s'est produit.

Je ne me souviens que de mon ex-collègue Jean Garon, encore député à l'époque, qui tenta, haut et fort, de soulever l'intérêt de la population pour le hold-up du gouvernement sur la caisse de la SAAQ mais sans beaucoup de succès.

Le silence du PDG comme celui du conseil d'administration de la SAAQ, peut-être parce que là aussi les nominations avaient été d'abord politiques plutôt que compétentes, servit à rassurer la population. Le mal était fait.

La SAAQ dont la devise était «La personne avant toute chose», devenait moins généreuse. Ses règlements étaient plus tatillons car on essayait d'économiser sur le dos des accidentés. «Payer le moins possible» avait remplacé la devise du début. L'esprit qui avait animé le monde de l'assurance privée pendant si longtemps et dont la SAAQ avait la mission de nous débarrasser, s'était réinstallé : faire attendre l'accidenté, le faire sentir coupable et cheap et finir par lui verser le plus petit montant possible. La SAAQ, qui manquait déjà d'argent puisqu'elle avait été victime d'un vol qualifié, grattait ses fonds de tiroir. Elle était sans espoir de retrouver l'argent qui lui avait été pris et incapable d'augmenter ses primes pour ne pas déplaire au gouvernement en place qui ne voulait pas de hausses pour ne pas perdre de votes. Un véritable cul de sac.

Pots cassés

L'argent que les gouvernements ont chipé à la SAAQ est dépensé depuis longtemps. Nous n'en reverrons pas la couleur de sitôt. Il est probable que nous devrons, nous les citoyens, recoller les pots cassés et payer pour le vol que quelqu'un d'autre a commis.

Nous sommes en droit cependant d'exiger que le ménage soit fait à la direction de la SAAQ. Nous avons le droit de savoir qui dirige cet organisme et surtout quelles sont leurs compétences pour le faire. Que les incompétents, s'il y en a, rentrent chez eux. Et surtout, surtout, que le gouvernement n'y touche plus. Jamais. Ça, c'est essentiel.

Réponses

  • SUPER

    On a plus les moyens de se payer la SAAQ
    Comme plusieurs choses d'ailleurs

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